Lima (Pérou) – Le lundi 22 octobre 2001, deux ans après la mort de 24 enfants dans le village andéen de Tauccamarca et l‚intoxication de 18 autres après qu‘ils eurent consommé un succédané de lait contaminé par le Parathion Methyle, leurs familles ont intenté une action en justice contre le principal fabricant et importateur du produit, la firme agrochimique Bayer.
Le Parathion méthyle fait partie de la catégorie 1a, c‚est à dire celle des produits considérés par l‘Organisation Mondiale de la Santé comme „extrêmement dangereux“ et très toxiques. Il est responsable d‚un nombre important d‘empoisonnements aux pesticides dans les pays d‚Amérique Latine.
Bayer a fait une importante publicité pour son Parathion méthyle, plus connu sous le nom de „Folidol“, à travers le Pérou sans avertir des graves menaces que comportait ce produit pour la santé humaine et l‘envi- ironnement. Le produit a été commercialisé pour être utilisé en particulier dans la région des Andes. Les champs sont essentiellement cultivés par de petits exploitants qui, pour l‚essentiel, sont illettrés et ne parlent que le Quechua. Et pourtant, Bayer a commercialisé le produit, qui ressemble à du lait et n‘a pas de forte odeur chimique, dans de petits sachets en plastique, sans protection et sans indication du niveau de danger. Les sachets ne portent qu‚une étiquette en espagnol et des illustrations représentant des carottes et des pommes de terres, mais aucun signe indiquant le danger ou la toxicité.
Les plaignants soutiennent que, compte tenu des sérieux risques sanitaires et des conditions socio-économiques qui prévalent dans les zones rurales au Pérou, la firme qui a importé et commercialisé le produit au Pérou, aurait dû prendre des mesures pour prévenir une mauvaise utilisation prévisible.
Le Ministère péruvien de l‘agriculture a également été cité pour ne pas avoir appliqué la loi sur les pesticides. Le Parathion méthyle fait partie des produits dont l‚usage est restreint au Pérou et il ne peut être vendu que sur prescription technique d‘un agronome agréé par le Ministère de l‚agriculture. Pourtant on observe que le Parathion et d‘autres pesticides sont généralement vendus sans contrôle à l‚intérieur du Pérou.
Le porte-parole des familles de victimes a mis l‘accent sur leur espoir que cette action sera un message aux firmes agrochimiques afin qu‚elles cessent de vendre des pesticides dangereux dans les régions intérieures du Pérou. Ils espèrent également que les tribunaux péruviens rendront justice à tous les enfants du Tauccamarca.
Pour plus d‘informations, contacter rapalpe@terra.com (Luis Gomero), erosenthal@igc.org (Erika Rosenthal