Communiqué de presse du 19 septembre 2014
Coordination contre les méfaits de BAYER
Material Science : BAYER vend sa branche « plastiques »
Des installations à haut risque sont concernées / La Coordination craint une baisse de la sécurité et une perte d’emplois
La Coordination contre les méfaits de BAYER (CBG) redoute que la vente de BAYER MaterialScience n’ait des conséquences négatives sur l’emploi et n’entraîne une baisse de la sécurité dans l’entreprise. Selon Jan Pehrke du Comité directeur de CBG, « le Directoire de BAYER fait passer le bien de ses collaborateurs après les desiderata des marchés financiers. Les gros sacrifices consentis par le personnel au cours des dernières années ont été vains. Nous craignons à long terme une suppression d’emplois et une baisse des salaires – comme cela s’est produit pour nombre d’autres cessions. »
Au cours des années précédentes BAYER avait arraché aux salariés de la branche « plastiques » de nombreuses concessions destinées à conserver la branche dans l’entreprise. La firme avait supprimé 2000 emplois à MaterialScience, fermé des usines, lancé des programmes pour accroître l’efficacité et supprimé les bonus.
Ces dernières années, les investisseurs n’ont cessé d’exiger que BAYER se sépare de sa branche « plastiques ». Jusqu’ici la firme avait résisté aux pressions. En juillet dernier, le PDG Marijn Dekkers avait encore souligné que « le mieux était de continuer comme par le passé. » La décision qui vient d’être prise entraînera d’énormes problèmes pour les sites de production de la firme.
Philipp Mimkes, du Comité directeur de CBG, craint des retombées sur la sécurité des installations. « Les futurs propriétaires seront tentés de baisser encore les coûts d’entretien, de personnel et de prévention des incendies, ce qui entraînera automatiquement une augmentation des risques d’incidents. Comme BAYER MaterialScience figure parmi les entreprises à très haut risque cet état de fait intéresse le public au plus haut point. La cession ne doit pas conduire à affaiblir la sécurité. »
MaterialScience regroupe un grand nombre d’installations à haut risque ; certaines produisent par exemple du polyuréthane, ce qui exige l’emploi de substances toxiques (chlore, ammoniaque, monoxyde ce carbone ainsi que du phosgène, un ex-gaz de combat) en grandes quantités. Le bisphénol A, qui a une incidence sur le fonctionnement hormonal, est mis en question depuis des décennies. Malgré les mises en garde des toxicologues, on continue à l’employer dans les emballages alimentaires, les bouteilles en plastique, les bons de caisse et les obturations dentaires.
CBG estime qu’il faut envisager pour les années qui viennent la possibilité d’une parcellisation de la branche et de sa vente « en pièces détachées » ce qui aurait des conséquences pour les riverains et le personnel dans le cas d’un accident important. En effet des entreprises de plus petite taille ont des responsabilités plus restreintes.