Coordination contre les méfaits de Bayer
Pesticide Action Network Asia and Pacific
Centre for Sustainable Agriculture (Inde)
Communiqué de presse du 18 septembre 2006
Inde: Retirer immédiatement les pesticides dangereux du marché
Importante concentration de pesticides dans le coca-cola / des milliers d‚ouvriers agricoles mortellement empoisonnés
En Inde, les hautes concentrations en pesticides de boissons telles que le Coca Cola et le Pepsi Cola font l‘objet d‚une discussion controversée au sein de la population. Mais il est un problème bien plus important – car entraînant souvent la mort – auquel l‘opinion publique n‚accorde que peu d‘attention: celui des empoisonnements par pesticides des paysans indiens. C‚est la raison pour laquelle le Centre pour une agriculture durable (Centre for Sustainable Agriculture) indien, la Coordination contre les méfaits de Bayer (CBG) et le Pesticide Action Network Asia and Pacific demandent un arrêt immédiat de la vente de produits phytosanitaires hautement toxiques en Inde.
Pour Kavitha Kuruganti du Centre pour une agriculture durable (CSA): «Des multinationales telles que Bayer, DuPont et Syngenta commercialisent en Inde des pesticides très toxiques, depuis longtemps été retirés du marché en Europe et aux USA. Voilà un bel exemple de normes «à deux vitesses»». Le CSA possèdent des documents relatifs à des dizaines de cas d‘empoisonnement dont beaucoup sont mortels. «Le Hinosan p. ex., un produit BAYER dont le principe actif est l‚edifendos, est responsable de nombre de ces empoisonnements» ajoute Kuruganti.
«Dans toute l‘Asie, des millions de paysans s‚empoisonnent avec des pesticides de la classe I. Même des produits comme l‘endosulfan et le paraquat, tous deux qualifiés à tort de moins dangereux, constituent un danger considérable» déclare Sarojeni V. Rengam, présidente du Pesticide Action Network Asia and Pacific. « L‚utilisation à grande échelle de pesticides de la classe I ainsi que de paraquat et d‘endosulfan a des conséquences tragiques. Nous enjoignons les firmes Bayer, plus grand producteur au monde d‚endosulfan, et Syngenta, producteur du paraquat, de stopper immédiatement la production de ces pesticides mortels. »
En Inde, Bayer CropScience est leader dans le domaine phytosanitaire. Dans de nombreuses parties du monde, il vend des pesticides de la classe Ia (extrêmement dangereux) et Ib (très dangereux) que ce soit du thiordicarb, du parathion, du fenamiphos, de l‘azinphos-methyl ou du methamidophos. Philipp Mimkes de la Coordination contre les méfaits de Bayer : « Il y a dix ans, Bayer avait annoncé qu‚il retirerait tous les pesticides de la classe I du marché. Il n‘a pas respecté son engagement et est, de ce fait, responsable de l‚empoisonnement de milliers d‘ouvriers agricoles année après année.»
Face à des journalistes allemands, Bayer a reconnu, qu‚en dehors de l‘endosulfan, il vendait aussi de l‚hostathion (de classe I également). Il y a seulement quelques semaines, la page d‘accueil indienne de Bayer comportait toute une liste de produits actifs de classe I: larvin (thiodicarb), metasystox (oxidemeton methyl), tamaron (methamidophos) et folidol (parathion méthyle).
Centre pour une agriculture durable, Pesticide Action Network Asia and Pacific et Coordination contre les méfaits de Bayer considèrent, qu‚en Inde, il est impossible d‘utiliser des pesticides sans courir de danger. La pauvreté, l‚anaphabétisme et le climat tropical qui s‘oppose au port de vêtements de protection, contribuent au fait que 99 % des empoisonnements aux pesticides aient lieu dans des pays en voie de développement. Dans un appel commun, ces organisations critiquent la politique de marketing sans scrupules des fabricants, qui suggère que les pesticides peuvent être utilisés sans risques. Elles rappellent que le code de bonne conduite de la FAO, ratifié par l‚Inde comme par l‘industrie des pesticides, stipule que des produits de classe I et II ne doivent pas être vendus dans les pays du Sud. De plus, elles demandent au gouvernement indien d‚interdire toute publicité aggressive pour les pesticides et de mettre sur pied une réglementation sur la responsabilité civile de l‘industrie afin de pouvoir soigner et dédommager correctement les victimes d’empoisonnement aux frais des producteurs des produits incriminés.
Traduction: Edith Meyer