Communiqué de presse du 28 mars 2006
Coordination contre les méfaits de BAYER
Bayer se moque de la protection du climat et rejette les émissions de gaz carbonique sur ses fournisseurs.
Les associations de défense de l‚environnement mettent le groupe BAYER en demeure de ne plus faire de déclarations fausses sur le thème de la protection du climat et de rendre public les chiffres concernant la production de CO2 de l‘entreprise. Dans ses publications, BAYER prétend «avoir réduit de plus de 60% ses émissions de gaz à effet de serre depuis le début des années 90». Ce faisant, le groupe passe sous silence que la plus grande partie de ces prétendues réductions est due à la vente d‚une filiale ainsi qu‘à l‚achat d‘énergie plutôt qu‚à sa production. Si l‘on considère l‚ensemble de la chaîne de production en y incluant les fournisseurs, on constate que les émissions de gaz carbonique n‘ont pratiquement pas baissé.
Pour Philipp Mimkes de la Coordination contre les méfaits de BAYER «On ne peut pas stopper le réchauffement du globe à l‚aide de manipulations comptables. Nous demandons au groupe de renoncer à mener l‘opinion publique en bateau et de diminuer de façon drastique sa consommation d‚énergie.» Les critiques émanant des associations de défense de l‘environnement sont étayées par la société de conseils aux entreprises Arthur D. Little qui dans son évaluation du rapport sur la durabilité de BAYER déclare: «Outre sur sa consommation d‚énergie, BAYER informe sur ses émissions de CO2. Or cette information est sujette à caution, car il n‘est pas tenu compte des émissions résultant de la production d‚énergie produite à l‘extérieur de l‚entreprise.
BAYER utilise cependant ce bilan climatique manipulé pour son travail de relations publiques. Il y a peu le groupe a été admis dans le Climate Leadership Index, premier index des actions concernant la protection du climat. En raison de son rapport sur le climat, BAYER est également présent dans des fonds de durabilité tels que le Sustainability World Index. Et en décembre dernier, le groupe s‘est vu décerné le «Low Carbon Leader Award», qui récompense des entreprises pour leur politique de réduction de CO2. La presse a largement rendu compte de cette distinction en se référant aux prétendues «réductions d‚émissions de 60%».
Dans les faits, en Allemagne, l‘industrie chimique est en troisième position après les industries électrique et sidérurgique dans la destruction du climat. BAYER, si on inclut ses fournisseurs, émet à lui seul 10 millions de tonnes de CO2 chaque année. Le professeur Juergen Rochlitz, membre de la Commission pour la sécurité des implantations industrielles mise en place par le gouvernement allemand affirme: « BAYER jette de la poudre aux yeux pour cacher que de tout temps, il fait partie des entreprises qui portent le plus fortement atteinte au climat en Allemagne. Il est impératif que le groupe soit exclu de tous les fonds de durabilité et fonds éthiques parce que ses déclarations sur la protection du climat sont volontairement trompeuses.»