Communiqué de presse du 24 Novembre 2004
Coordination contre les méfaits de Bayer
Bayer renonce aux plantes génétiquement modifiées en Inde
Bayer renonce à ses recherches sur les plantes génétiquement modifiées en Inde. C‚est l‘information que l‚entreprise allemande a fait parvenir au bureau indien de Greenpeace la semaine dernière dans un courrier indiquant qu‘à l‚avenir Bayer Crop Science voulait mettre l‘accent sur la sélection de plantes conventionnelles. Tous les études en cours ont été stoppées. En Inde, Bayer faisait des recherches sur chou, le colza, le chou-fleur, les tomates et la moutarde … En mars dernier, la multinationale avait déjà fait savoir qu‚elle renonçait à ses essais en Angleterre et en juillet elle abandonnait la commercialisation du colza génétiquement modifié en Australie. De leur côté, les autorités belges avaient refusé d‘autoriser la culture du colza génétiquement modifié de la firme Bayer.
Pour Axel Köhler-Schnura, président la Coordination contre les méfaits de Bayer, il faut que l‚Europe entière renonce à la technologie génétique : „ Bayer est le leader européen des semences génétiquement modifiées et fait du forcing sur le marché avec des maïs, soja, riz et colza génétiquement modifiés. La seule chose qui intéresse Bayer, c‘est l‚argent ; et peu importe les conséquences pour l‘environnement, les agriculteurs et les pays du Sud. Les multinationales nous promettent la lune : que la technologie génétique va résoudre le problème de la faim dans le monde et réduire l‚utilisation de pesticides. Alors que la faim est un problème de répartition et que la monoculture et de coûteuses semences génétiquement modifiées aggravent encore les problèmes. A long terme, ce sont plus de pesticides qui sont nécessaires à la culture de plantes génétiquement modifiées et non pas moins. “
Christoph Then, expert en technologie génétique de Greenpeace Allemagne: „ Non seulement les consommateurs ne veulent pas d‘aliments génétiquement modifiés, mais ils ne veulent pas non plus que ces plantes soient cultivées en Europe, car en raison de la dissémination du pollen, on risque de mettre gravement en danger la culture de plantes traditionnelles. Le pollen de colza, par exemple, peut être porté par le vent à plus de vingt kilomètres “. Vendredi dernier, un porte-parole de Bayer a confirmé l‚abandon des essais en Inde en expliquant que l‘entreprise voulait se concentrer sur des domaines clés et que l‚opposition opiniâtre des consommateurs européens était une source de préoccupation pour elle. Elle n‘envisage cependant pas de renoncer totalement à ses recherches dans ce domaine.
L‚Inde, deuxième pays du monde par sa population, qui à 80 % tire ses revenus de l‘agriculture, constitue un marché gigantesque pour les entreprises agrochimiques et semencières. L‚abandon de Bayer en Inde devrait avoir des conséquences pour d‘autres multinationales. Bayer n‚est d‘ailleurs pas la seule entreprise à se retirer de certains domaines de production. Monsanto, qui est le premier vendeur de semences génétiquement modifiées, a lui aussi annoncé cette année qu’il abandonnait les recherches sur le blé génétiquement modifié tout comme celles menées sur le colza en Australie. (traduction : Edith Meyer)