19 Octobre 2007
Lettre ouverte à Werner Wenning, membre du directoire de BAYER
Bayer doit quitter la Birmanie !
Monsieur,
Cest avec une grande inquiétude que nous suivons les mouvements de protestation birmans et la répression dont ils font lobjet. Des centaines de moines et de civils qui manifestaient pacifiquement ont été arrêtés et déportés, dans un lieu qui pour nombre dentre eux reste inconnu. Ils sont exposés à la torture et à des exécutions sommaires. Les événements des dernières semaines constituent le paroxysme des exactions dun régime, connu depuis des décennies pour son mépris des Droits Humains les plus élémentaires.
Nous sommes dautant plus consternés dapprendre que BAYER fait partie du petit nombre de multinationales faisant encore des affaires en Birmanie.
BAYER possède une filiale à Rangun et envisage deffectuer des essais sur de nouvelles variétés de riz en Birmanie. Selon le journal des Birmans en exil « The Irrawaddy », Harald Printz, chef de la filiale birmane de BAYER a déclaré : «Je ne sais pas quand cet Etat aura une politique douverture. Mais nous sommes prêts. Si ça doit durer 20 ans, eh bien, ça durera 20 ans. Nous considérons les choses à long terme et pensons quen continuant ici année après année, nous jouirons plus tard d‚une bonne position sur le marché.»
Or en Birmanie, aucune activité commerciale nest possible sans coopération avec la junte militaire, activité qui par ailleurs, confère un caractère légitime au régime en place et met à sa disposition des moyens financiers lui permettant d‘acheter des armes utilisées également contre la population birmane.
Nous vous exhortons à vous retirer totalement de Birmanie. Si lon considère que BAYER a conclu quantité daffaires avec des régimes répressifs – à commencer par les liens étroits entrenus avec le IIIe Reich jusquaux marchés passés avec le régime dapartheid sud-africain ou avec les dictatures militaires sud-américaines – rien ne peut justifier lactivité commerciale du groupe BAYER en Birmanie.
Dans lattente de votre réponse, je vous prie dagréer, Monsieur, lexpression de mes salutations distinguées.
Ulrike Bey, Burma-Initiative Asienhaus
Philipp Mimkes, Coordination contre les méfaits de BAYER
Sonny Aung Than Oo, Burma Büro Germany e.V.
Elena Jotow et Nicholas Ganz, Burma Aktion
Traduction : Edith Meyer
Birmanie : essais de riz hybride dans la ligne de mire
Résumé posté par Meridian le 11/9/2007
Source: The Irrawady
Auteur: Violet Cho
Bayer a démarré des essais dune nouvelle variété de riz hybride en Birmanie, soulevant ainsi lopposition de certains environnementalistes et défenseurs des agriculteurs. Selon M. Harald Printz, directeur du groupe Bayer en Thaïlande, le riz hybride de Bayer pourrait à la longue permettra à la Birmanie de rivaliser avec son voisin, la Thaïlande, en tant que producteur de riz. Daprès M. Printz, en simpliquant en Birmanie, Bayer sengage sur le long terme, puisquon ne sait pas encore clairement « quand le pays souvrira ». M. Achmad Yakub, directeur adjoint des études politiques et des campagnes de la Federasi Serikat Petani Indonesia (Fédération des syndicats de paysans indonésiens), a exhorté Bayer à se retirer de la Birmanie et encouragé le peuple birman à résister la présence de la société. La fédération indonésienne assure actuellement le secrétariat de La Via Campesina, organisme de coordination du mouvement international des petits exploitants. M. Yakub a réclamé létablissement dun agenda agricole alternatif, comprenant lagriculture biologique, la souveraineté alimentaire et les réformes agraires. Pour sa part, Mme Vandana Shiva, scientifique et activiste indienne, a également exprimé son opposition à limplication de Bayer en Birmanie. Selon elle, plus de 150 000 agriculteurs se sont suicidés en Inde après avoir été poussés à sendetter par des multinationales « dictatoriales ». « Ces multinationales se sont accaparé le secteur des intrants en Inde, quil sagisse de semences ou de produits phytosanitaires. Lorsque ces sociétés vendent leurs coûteux produits et semences, ils les vendent à crédit, or, il sagit de crédits que les petits exploitants ne pourront pas rembourser. Ainsi, lexpérience de lInde est significative de ce qui pourrait se produire en Birmanie » a déclaré Mme Shiva, avant dajouter que les semences hybrides détruiraient la biodiversité locale et le savoir agricole ancestral. Pour consulter larticle en ligne, en version originale anglaise, cliquer sur le lien ci-dessous.
L’article est encore consultable en version originale anglaise à www.checkbiotech.org/green_News_Genetics.aspx?infoId=15593