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Nonylphenol

Coordination contre les méfaits de Bayer
Communiqué de presse du 4 décembre 2003

Le gouvernement allemand interdit l’utilisation du Nonylphenol, un produit chimique hautement dangereux

«Il était temps!» / Les fabricants devraient publier les compositions des produits chimiques

Les associations environnementales ont qualifié la décision du gouvernement allemand d’interdire le produit chimique Nonylphenol de « tardive ». Et ne manquent pas de souligner qu’elle ne saurait être purement volontaire alors que cela fait maintenant plusieurs années que les associations environnementales revendiquent l’interdiction de ce produit : L’Union européenne a en effet inscrit le Nonylphenol sur la liste noire et exige des pays de l’Union d’agir en conséquence.

Le Nonylphenol est un poison de composition hormonale, très difficilement biodégradable et qui s’accumule dans la chaîne alimentaire. On le trouve dans les produits d’entretien, d’emballage ou encore dans les pesticides. Le Nonylphenol atterri dans la chaîne alimentaire notamment au travers des vaporisateurs, contaminant alors poissons, moules ou encore crabes. Pire, le centre de recherche de Jülich a trouvé des restes de Nonylphenol dans une palette de produits alimentaires bien plus étendue : pommes, tomates, chocolat, charcuterie, voire même dans le lait maternel.

Des chercheurs britanniques ont récemment étudié les effets du Nonylphenol sur les huîtres. Il a pu être constaté des anormalités fort inquiétantes dans le développement des larves : une partie des larves sont mortes du fait du produit chimique, les survivants se sont développés pour un tiers d’entre-eux en hermaphrodites, c’est-à-dire qu’ils n’avaient aucun organe sexuel, ni mâle, ni femelle. « On a utilisée pour cette étude une dose réaliste de concentration chimique - qui ne représentait qu’un dixième de la limite autorisée », note Helen Nice, de l’administration environnementale britannique. L’experte juge les résultats de l’étude fort inquiétants. Le danger de voir ce poison contaminer de la même manière d’autres espèces vivantes est très concret, estime-t-elle.

Axel Köhler-Schnura, de l’organisation Coordination contre les méfaits de BAYER : « L’exemple du Nonylphenol montre que des décennies peuvent s’écouler entre les premières évidences mettant en lumière les dangers d’un produit chimique et son interdiction. Aussi revendiquons-nous le retournement complet de la procédure de la charge des preuves : ce n’est pas aux associations environnementales ou aux administrations de démontrer la dangerosité des produits chimiques, mais bien aux fabricants de ces produits ». Köhler-Schnura exige des entreprises utilisant le Nonylphenol pour la composition de leurs produits de fournir une liste détaillée des produits contenant du Nonylphenol ainsi que la quantité utilisée.

L’association environnementale Greenpeace Allemagne avait déjà prévenu il y a un an de cela de la contamination d’un grand nombre de produits alimentaires par le Nonylphenol. « Que ce soit dans les tomates, pommes, pains ou bière, on retrouve dans tous nos produits alimentaires des traces de ce poison qu’est le Nonylphenol », s’indigne Manfred Krautter, expert de la question chimique chez Greenpeace. Cette dernière a porté plainte contre le gouvernement allemand afin d’obtenir une liste de tous les pesticides contenant du Nonylphenol. La production mondiale du Nonylphenol est estimé aux environ de 600,000 tonnes par an.