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UNEP

Communiqué de presse du 22 juillet 2004
Coordination contre les méfaits de Bayer

Partenariat entre Bayer et le programme des Nations-Unies pour l'environnement (UNEP):

"Porte ouverte à la destruction de l'environnement"

La firme Bayer a signé la semaine dernière un contrat de coopération avec l'organisation de protection de l'environnement des Nations-Unies UNEP et s'engage ainsi à mettre durant trois ans un million d'euros à la disposition du programme UNEP «pour la jeunesse et l'environnement ». Bénéficiaire de cette coopération : la région Asie-Pacifique.

Pour Philipp Mimkes de la Coordination contre les méfaits de BAYER, «Bayer n'a pas plus de «conscience verte» que les autres multinationales, elle n'est motivée que par ses intérêts financiers. Par l'intermédiaire des lobbies qui la représente, la firme a lutté contre tout les accords de protection de l'environnement, qu'il s'agisse du protocole de Kyoto pour la protection du climat où des directives du tout nouveau droit européen en matière de produits chimiques. La protection de l'environnement fait un grand pas en arrière si des multinationales telles que Bayer peuvent se parer des plumes de l'ONU. Mimkes rappelle que Bayer produit un grand nombre de substances hautement toxiques: des pesticides tels que le nemacur et le methamidophos, des substances toxiques sur le plan hormonal comme le bisphénol A, des plastifiants, du phosgène, etc. «Le fait de soutenir l'UNEP est pour Bayer et pour son image de marque une opération purement publicitaire des moins chères et des moins contraignantes», ajoute Mimkes.

Il y a quatre ans déjà, Bayer avaient ratifié le Global Compact de l'ONU, par lequel plus de 100 entreprises s'engageaient à respecter l'environnement, les règles de sécurité du travail et les droits de l'homme. Or l'ONU n'est pas très exigeante en ce qui concerne le Global Compact: il est ouvert à toutes les entreprises, qu'il s'agisse de constructeurs de centrales nucléaires ou de sociétés pétrolières. Les signataires ne sont soumis à aucun contrôle et aucun des points du pacte n'a un caractère prescriptif.

«Le fait que l'Asie soit bénéficiaire du partenariat entre Bayer et l'UNEP est d'autant plus paradoxal», ajoute Mimkes, que Bayer fait tout son possible pour que la culture de riz génétiquement modifié soit autorisée en Asie. Or l'introduction de ce riz aurait des conséquences dramatiques, car le riz constitue la nourriture de base de 2,5 milliards de personnes.

Des millions de paysans, produisant jusqu'ici leurs semences eux-mêmes en les échangeant ou en effectuant des croisements, deviendraient dépendants de multinationales. Le processus de concentration, déjà observé lors de la «Révolution verte», ferait perdre leur moyen d'existence à des millions d'agriculteurs, obligés de quitter leurs terres pour s'entasser dans les bidonvilles des grandes métropoles. Les variétés de riz locales, particulièrement bien adaptées, seraient remplacées par des variétés à haut rendement, ce qui entraînerait une augmentation du nombre des insectes nuisibles, l'utilisation d'une plus grande quantité de pesticides et réduirait la richesse de la flore et de la faune. Selon le porte-parole de la Coordination contre les méfaits de BAYER, «L'UNEP ne devrait pas coopérer avec des entreprises dont les produits mettent en danger la sécurité alimentaire du monde».

BAYER se vante de son partenariat avec les Nations-Unies sur sa page d'accueil et dans de nombreuses brochures publicitaires. Un éditorial de Kofi Annan, accompagné d'une photo et du logo des Nations-Unies, a même trouvé sa place dans le rapport annuel de Bayer. C'est ce qui pousse l'organisation internationale de protection de l'environnement «Friends of the Earth» à parler de «récupération des Nations-Unies par les entreprises privées» et à craindre que «les accords à caractère non contraignant n'empêchent que soient édictées des règles à respecter impérativement.»

Vous trouverez une analyse détaillée de la coopération de Bayer avec l'ONU dans «Bayer et le partenariat Global Compact de l'ONU» : http://www.cbgnetwork.org/Francais/Bayer_et_l_ONU/bayer_et_l_onu.ht ml