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Actions anti-OGM contre BAYER

LE MONDE | 24.07.03

Actions anti-OGM contre BAYER

La confédération paysanne intensifie ses actions anti-OGM. Après le fauchage, le 19 juillet, à Brax (Haute-Garonne) d'une première parcelle expérimentale de maïs transgénique appartenant à la société Bayer Crop Science, le syndicat paysan a en effet "neutralisé" les organes reproducteurs d'un maïs insecticide testé, cette fois, par le Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences (Geves), lié à l'INRA, près de Guyancourt (Yvelines). Une action menée, mardi 22 juillet, avec l'aide de militants d'Attac, du collectif OGM danger et le soutien de la députée européenne Verte Hélène Flautre. Sept militants interpellés mardi étaient toujours en garde à vue, jeudi 24 juillet.

"Nous voulons montrer que notre détermination est toujours aussi grande s'agissant de la bataille anti-OGM. L'incarcération de José Bové ne nous fera pas baisser les bras", indique Bruno Galloo, porte-parole de la Confédération paysanne pour la Picardie. Ce responsable reconnaît que son organisation avait "levé le pied" sur ce type d'actions ces dernières temps. "Avec le moratoire européen sur la culture d'OGM, on avait décidé de porter le débat autrement. Or, aujourd'hui, la levée du moratoire est imminente", précise-t-il.

Par ces actions spectaculaires, le syndicat paysan cherche à faire d'une pierre deux coups. D'une part, montrer que les opérations d'arrachage auxquelles a participé José Bové ne sont pas le fait d'un individu isolé. D'autre part, alerter l'opinion publique sur les risques de dissémination des pollens d'OGM. " En Corse, on voit aujourd'hui des sauts de feu, à 2 kilomètres de distance, avec le vent. Et l'on veut nous faire croire que le pollen, plus léger que des flammèches, ne circule pas", souligne M. Galloo.

Interrogé mercredi sur RTL, le ministre de l'agriculture, Hervé Gaymard, reconnaissait que la question de la dissémination restait à régler. "Le sujet est devant nous", a-t-il indiqué.

Le Geves, exploitant de la parcelle de Guyancourt, a porté plainte en déplorant qu'"au cours des trois dernières campagnes" ce soit "le quatrième" de ses essais "qui subisse des dégradations". De son côté, la société Bayer Crop Science a indiqué, mercredi, dans un communiqué, qu'elle "s'interrogeait" désormais, après le fauchage de Brax, sur la "pertinence" de ses investissements en recherche sur le territoire français.
Caroline Monnot