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BISPHÉNOL A

Communiqué de presse du 3 Juillet 2007
Coordination contre les méfaits de BAYER

LE BISPHÉNOL A : il faut relever les seuils de tolérance

L’UE cède à la pression des industriels - l’accord a été sponsorisé par les entreprises.

La Coordination contre les méfaits de Bayer conteste le relèvement des seuils de tolérance de la teneur des aliments en bisphénol A. Des effets négatifs sur la santé humaine ne sont pas exclus. La décision de l’UE fait suite à des pressions exercées par les industriels de la chimie, car le seuil maximal admissible était souvent dépassé et que son emploi risquait de subir des restrictions.

Selon Philipp Mimkes de la Coordination contre les méfaits de Bayer « Nous ne voulons pas qu’on autorise des seuils plus élevés, mais que la population soit mieux protégée. Nous exigeons une interdiction immédiate de ce poison hormonal dans tous les produits qui sont en contact avec des aliments“.

L’ European Food Safety Authority (EFSA) venait de relever les quantités maximales admissibles de bisphénol A dans les aliments - on était passé de 10 à 50 microgrammes par kilo de poids corporel et par jour. Cette mesure se fondait sur une étude américaine financée par le collectif industriel American Plastics Council et qui à ce jour n’a pas encore été publiée. Font partie de ce collectif 13 firmes, dont BASF, BAYER, SHELL et DOW CHEMICALS, les principaux producteurs de bisphénol A. L’ European Chemicals Bureau, chargé par l’EFSA d’évaluer cette étude, a concédé la semaine dernière que l’analyse des risques liés au bisphénol A n’était pas encore terminée.

167 études sur financements publics ont été effectuées de par le monde sur les risques liés au bisphénol A. 153 ont constaté des effets négatifs dès l’ingestion de petites doses, seules 14 n’en ont pas détecté. En revanche les 13 études financées par l’industrie chimique ont conclu que ce produit était plutôt inoffensif. « Étant donné que les investigations financées par l’industrie chimique et celles des études indépendantes arrivent à des résultats totalement différents, les autorités européennes se conduisent de manière irresponsable en cédant aux pressions des fabricants de matières plastiques, » poursuit Philipp Mimkes.

Le bisphénol produit sur le corps humain le même effet que les oestrogènes. Il peut avoir une influence sur les nourrissons, dont le système hormonal n'est pas encore parvenu à maturité. Il peut entraîner une infertilité, des malformations ou une maturité sexuelle prématurée . Le bisphénol A ne se trouve pas seulement dans les biberons mais également dans le revêtement intérieur des boîtes de conserves, dans les emballages alimentaires et les bouteilles de lait en plastique. L'institut allemand de l'environnement (Umweltbundesamt) réclame depuis de nombreuses années l'interdiction du bisphénol A dans tous les domaines à risque, mais n'a pas gain de cause face aux intérêts de l'industrie.